Bijoux Indiscrets
Titre empreinté à Diderot qui fait parler les bijoux.
Là, dévoilés et mis en boîte.
Bijoux précieux, raffinés, secrets, un peu d’humour à regarder sous le voile...
Féminité à lire entre papier, peinture, tissu, fourrure,
perle, végétal, Rilsan, bois, nacre, dentelle, fil, ficelle...
Du n° 1 au n° 31
Travail de trois années : 2004 2005 2006,
présentés dans des boîtes de 38 x 28 cm ou 28 x 28 cm,
recouvertes d’un rideau légèrement transparent, ouvert ou baissé,
un anneau de fourrure.
« Vous voyez bien cet anneau, dit-il au sultan ;
mettez-le à votre doigt, mon fils. Toutes les femmes
sur lesquelles vous en tournerez le chaton,
raconteront leurs intrigues à voix haute, claire
et intelligible?: Mais n’allez pas croire au moins que
c’est par la bouche qu’elles parleront.
- Et par où donc, ventre-saint-gris ! s’écria Mangogul,
parleront-elles donc ?
- Par la partie la plus franche qui soit en elles,
et la mieux instruite des choses que vous désirez
savoir, dit Cacufa?; par leurs bijoux.
On laissera parler les bijoux tant qu’ils voudront,
et l’on ira son train sans s’embarrasser
du qu’en-dira-t-on.
Et qu’importe, après tout, que ce soit le bijou
d’une femme ou son amant qui soit indiscret ?
En sait-on moins les choses ?
Et qui sait ce qu’un bijou peut avoir dans l’âme ? »
Denis Diderot,
Les bijoux indiscrets, 1748